Raymonde, vraie blonde pleine de chutzpah, se moque de la shouma

16 juillet 2012

Temps de lecture : 2 minutes

Raymonde El Bidaouia (Raymonde la casablancaise)

Je reviens juste de Tanger, une semaine dans les vagues atlantico-méditerranéennes. Elles s’entendent très bien.

Aujourd’hui à Lyon je me réveille et découvre Raymonde, chanteuse marocaine émigrée en Israël depuis 1952, dont les cheveux d’or rendaient fou Hassan II, comme le raconte Chris Silver dans son magnifique blog consacré à: « Rare music, travel and other thoughts on Jewish Morocco. »

http://jewishmorocco.blogspot.fr/

What I love about Raymonde, explique Chris Silver, is her voice and her swagger. Raymonde has chutzpah in the best way possible and she laughs in the face of shouma (la honte sociale, la rupture avec la Tradition, symbolisée par exemple par l’austracisation des mères célibataires). When a reporter once asked Raymonde why she sings in Arabic and not in Hebrew, she said, “Could I be like Chava Alberstein? No, I am Raymonde.” You can feel all of this drive in her music.

Le terme Chutzpah (xʊtspə), explique Wikipedia, est une forme d’audace, en bien ou en mal. Le mot provient de l’hébreu ḥuṣpâ (חֻצְפָּה), qui signifie « insolence », « audace » et « impertinence ». En hébreu, chutzpah marque une indignation envers quelqu’un qui a dépassé outrageusement et sans vergogne les bornes du comportement acceptable. En Yiddish et en anglais, le mot a des connotations ambivalentes, voire positives. Chutzpah peut être utilisé pour exprimer l’admiration envers un culot non-conformiste. Le mot est aussi passé du yiddish au polonais (hucpa) et à l’allemand (Chuzpe) ; il désigne l’arrogance, l’audace, et l’absence de honte.

Pour raconter une histoire vraie, c’est-à-dire avoir le courage envers soi-même et envers les autres de donner à voir une histoire qui nous est vraiment chère, il faut avoir de la chutzpah, et le moquer de la shouma.

Frantz Jouret, professeur d’anglais au Lycée Régnault de Tanger, qui a travaillé avec sa classe de 1ère à une collecte orale d’histoires vraies, dont nous aurons très bientôt les enregistrements, me disait au sortir de l’expérience:

Une histoire vraie en fait n’est pas une histoire vraie. C’est une histoire dans laquelle tu parles vraiment de toi.