Le sac à main rouge

1 juin 2012

Temps de lecture : 2 minutes

L’histoire que je vais vous raconter est arrivée à ma mère cet automne, je vais vous la raconter en essayant de me rapprocher le plus possible de la manière dont elle me l’a raconté.
« Je rentrais à la maison à deux heures pour déjeuner, et en montant les escaliers, jai trouvé sur un palier un petit sac à main rouge. J’ai d’abord pensé à le laisser où il était mais j’ai décidé de le prendre car j’ai déduit qu’il avait été volé à une femme, dépouillé de tout l’argent qu’il pouvait contenir dans la cage d’escalier et laissé ensuite à l’abandon sur le palier. C’est une histoire très courante dans le centre de Barcelone, les touristes ne font pas suffisamment attention à leurs affaires et se font voler à la moindre occasion. Une fois rentrée à la maison, avec le sac rouge, j’ai pensé à regarder dedans, mais cela me produisait une étrange sensation, je me sentais comme un détective, c’était amusant en fait. De toutes manières, c’était la seule possibilité de retrouver la propriétaire, j’ai donc ouvert le sac et j’ai fouillé dedans, je me sentais vraiment comme un agent secret, et un peu comme une voleuse aussi, c’était étrange de regarder dans les affaires de quelqu’un que je ne connaissais pas… J’ai fini par trouver une carte de visite avec un numéro de téléphone inscrit dessus, j’ai donc appelé ce numéro, étranger (le nom de la carte semblait allemand), mais personne n’a décroché. Je me suis dit que j’allais réessayer plus tard et j’en ai profité pour manger. Quelques minutes plus tard, mon téléphone a sonné, il s’est avéré que c’était le réceptioniste de l’hôtel où logeait la propriétaire de sac qui parlait en leur nom, eux ne sachant pas parler l’espagnol. Il m’a demandé mon adresse pour permettre au couple allemand (la femme était à Barcelone avec son mari) de venir récupérer ce qui lui appartenait. J’ai donc donné ces renseignements et nous avons raccroché. À ce moment là, j’ai eu un peu peur car je ne connaissais pas ces gens là et je n’avais aucune garantie de qu’ils étaient ce fameux couple allemand. Mais ces doutes disparurent rapidement et eurent raison de le faire car il n’y eu en fin de compte aucun malentendu dangereux. Moins d’une heure plus tard, on a sonné à la porte, je l’ai donc ouverte et je me suis retrouvée vis à vis avec ce couple corpulent, blonds et blancs de peau, essoufflés par la montée des escaliers, mais souriant de toutes leurs dents en me remerciant de tout coeur. Je les ai donc invités à prendre un café pour se remettre de leurs émotions. Nous avons été forcés de communiquer par gestes car ils ne parlaient ni l’anglais, ni l’espagnol ni le français. Ils n’ont pas arrêté de me remercier, nous avons beaucoup ri et ils sont partis, après une heure environ. C’était une après-midi amusante et quelque peu surprenante aussi, mais bien sympathique. »

Adèle Ariès – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French