Histoire de couvre-feu

23 mars 2012

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Les Lybiens sont les Belges des Tunisiens. Les Tunisiens rient des Lybiens. 

Aujourd’hui on m’a raconté cette histoire de couvre-feu:

Le couvre-feu a été déclaré en Lybie. A 18 heures, chacun doit se claque-murer chez soi.
Deux soldats, chargés d’un check-point près de Benghazi, piétinent dans le sable. Il est bientôt six heures moins le quart. Un vieil homme s’approche, avec son âne.

Salam aleikoum
Maleikoum salam, labès?… Habdullah…

Les soldats et le vieil homme sont de la même tribu, ils se connaissent bien. Après un dernier geste d’amitié, le vieil homme poursuit son chemin. Mais il ne va pas loin, car le premier soldat a épaulé son kalashnikof et il tire une slave sur le vieillard, qui tombe mort à trente mètres du check-point.

Tu es fou, lui dit le second soldat. Ce vieux ne fait rien de mal, on le connaît bien, et puis il n’est même pas encore six heures.
C’est justement parce qu’on le connaît bien que j’ai tiré, explique le premier soldat. Je sais où il habite. Il n’aurait jamais pu y être à temps.