Questions ouvertes à propos de l’autonomie de la Catalogne

15 décembre 2011

Temps de lecture : 2 minutes

Je viens de voir Spain’s secret conflict 

http://vimeo.com/24052492

le reportage d’un Anglais, façon BBC, pour se mettre à jour avec le nationalisme ambiant… Mais sous couvert du type bon élève de Cambridge, je suis d’ailleurs et j’ai du recul, ne nous fait-il pas, pour mieux vendre sa thèse, une caricature de l’Espagne ? Comme le dit Aznar dans le documentaire, le nationalisme est en hausse partout en Europe. L’opposition entre des royalistes franquistes madrilènes et des autonomistes de gauche catalans semble un peu grossière. Mais ça se trouve je me trompe, et nous sommes peut-être au seuil d’une nouvelle guerre civile.

Difficile pour un Français de tradition jacobine, étatiste comme moi, de comprendre voire d’accepter les revendications autonomistes catalanes (ou basques d’ailleurs). Pourtant le Contrat Social de Rousseau n’était pas destiné à des pays comme la France ou l’Espagne. Dans son exergue, il précise bien que ce type de régime démocratique basé sur la délégation de sa souveraineté à une volonté générale a été pensé pour la Suisse ou la Pologne, des pays où une démocratie directe est envisageable.

Est-ce qu’il nous est interdit d’imaginer la démocratie en-dehors de ces inventions figées que sont les États actuels ? Au-delà du nationalisme catalan, qui à mon avis n’est pas pire qu’un autre, n’y a-t-il pas l’envie de connaître ses représentants, d’avoir accès à la politique, de faire partie d’un territoire commun qui nous correspond ? Vouloir être autonome, est-ce forcément vouloir rejeter les autres, se renfermer sur soi ? Est-ce que nos États sont la panacée de paix et de bonne gouvernance que depuis le début des temps historiques nous espérons ? N’est-il pas légitime pour un peuple de choisir sa frontière ? Ou n’est-ce que par intérêt, pour ne plus redistribuer la richesse de la région de Barcelone (surtaxée, comme le montre le reportage) que les Catalans souhaitent s’émanciper ?

Tout au long du XXe siècle, sous couvert de centralisme, les Catalans ont été persécutés dans leur culture. Sous Franco, parler catalan dans la rue pouvait vous faire mettre en prison. Aujourd’hui le Catalan revendique sa langue, tout en ne cessant dans les faits de parler espagnol… Y a-t-il un mal à ça ?